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L'histoire de l'hôtel du Musée Calvet

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Joseph-Ignace de Villeneuve-Martignan, élu en 1735 à vingt-deux ans au conseil de la ville d'Avignon avait décidé, en 1734, de transformer l'ancien logis de sa famille. Il confie les premiers travaux à l'architecte Thomas Lainée.

En 1738, il devient premier consul d'Avignon. Il engage, trois ans plus tard, l'architecte Jean-Baptiste Franque et son fils François pour bâtir une demeure qui est encore le plus bel hôtel seigneurial d'Avignon. Ruiné, il est contraint d'interrompre les travaux en 1754 et loue le rez-de-chaussée. Le bâtiment passera ensuite de mains en mains et sera transformé après la Révolution et, par ses propriétaires successifs,  jusqu'en 1833. La Ville d'Avignon l'acquiert alors pour y loger le musée Calvet trop à l'étroit dans l'ancien couvent Saint-Martial.
Les travaux menés par Renaux et d'Eyssautier ne laisseront, dans un état proche de celui du XVIIIe siècle, que l'escalier, la galerie basse, trois salons et une petite pièce de repos -dite Méridienne- donnant sur les jardins. Les façades, restaurées par les Monuments historiques de 1986 à 1991, sont dans un état très voisin de l'origine, de même que sont encore présents « les grands arbres du jardin » déjà célébrés par Stendhal, en 1837, dans ses "Mémoires d'un touriste".


S'il est difficile de dire ce qu'était l'économie générale de l'hôtel dans l'édifice actuel, on sait néanmoins que la cour d'entrée était fermée sur la rue (actuellement rue Jospeh Vernet) par une porte de bois remplacée dès 1886 par la grille de fer forgé dûe au talent du ferronnier avignonnais Noël Biret, restaurée récemment par la Fondation Calvet.
L'entrée principale était située au centre, en haut d'un perron pentagonal. Au dessus de la porte figurent encore les armes de Villeneuve-Martignan et de son épouse, Henriette-Victoire de Sade. A gauche, se trouvaient les écuries, et à droite une aile d'appartement.

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Le salon d'accueil du musée est un bel exemple de voûte plate, une spécialité des Franque qui furent à l'école de l'architecte de Versailles, Jules Hardouin-Mansart. Ce salon et la galerie basse donnent dans l'escalier, superbe exemple d'ouvrage suspendu comme il en existe plusieurs à Avignon : bâti en pierre de Barbentane bleutée et en pierre de Fontvieille blanche, sa bichromie a inspiré la restauration du décor de stucs du plafond. Il mène au premier étage de l'hôtel, autrefois les appartements, dont la construction de la "galerie Vernet", en 1833, a modifié l'ordonnance.


L'aile principale de l'hôtel au nord présente, au rez-de-chaussée, cinq salons en enfilade dont les fenêtres sur le jardin ont conservé leurs embrasures sculptées et, pour deux d'entre eux, les plafonds de stucs dorés et peints, l'un avec des dragons chinois, l'autre sur le thème de la musique. Ces pièces, récemment restaurés en très grande partie par la Fondation Calvet, bénéficient d'un éclairage optimal grâce à l'orientation est-ouest de l'aile qui abrite aussi le jardin du mistral. L'aile est elle-même bâtie sur des caves voûtées qui accueillaient les cuisines et un puits encore en eau.
La façade sur le jardin est d'un très beau dessin : un seul étage orné de hautes fenêtres à frontons classiques rythmé de pilastres ioniques par paires, repose sur un rez-de-chaussée scandé de pilastres doriques. Une simple balustrade cache le toit de tuiles romaines et donne à l'ensemble une allure à la fois palladienne et versaillaise.
De l'autre côté, la Méridienne est un exemple rare, en Provence, de décor de stucs de 1780 : le thème des saisons et la profusion de symboles pacifiques (rameaux d'olivier entourant des lances, oiseaux se becquetant) en fait un lieu propice au repos. Restaurée en 2001, elle est aujourd'hui intégrée au parcours des collections ainsi que la salle d'orfévrerie qui la précéde.
L'aile au fond du jardin a été construite au XIXe siècle. L'hôtel de Villeneuve-Martignan enserre, au nord, un autre hôtel du XVIIe siècle , dit de Montlaur. Enfin, sur un ancien espace de remise a été édifié en 1991 par l'architecte Philippe Dubois, une aile moderne qui offre une jolie vue sur la cour nord de l'hôtel, autrefois cour de service.
Le Musée et l'hôtel où il est logé ont longtemps été célèbres pour les paons qui peuplaient le jardin.


Pour connaitre l'histoire du Musée Calvet vous pouvez aussi vous référer à l'ouvrage de Joseph Girard Histoire du Musée Calvet disponible au comptoir des ventes du Musée Calvet ou par demande par mail ()